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DON DE FOURNITURES SCOLAIRES A DES ECOLES DU SUD-OUEST : Ampella mining gold sarl investit sur le meilleur filon

Fasonet du vendredi 21 octobre 2011

La Direction provinciale de l’enseignement de base du Noumbiel a abrité le 14 octobre 2011 une cérémonie de remise de fournitures scolaires à des écoles primaires et à un CEG de la région du Sud-Ouest. Le geste est l’œuvre de la société minière Ampella mining gold Sarl. C’est au total des fournitures scolaires d’une valeur de plus de 22 millions de F CFA qu’elle met à la disposition de ces écoles en guise d’accompagnement de l’Etat dans la formation de sa jeunesse.

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Ampella Mining gold Sarl, une société minière installée à Batié dans le Sud-Ouest a fait parler son coeur. Et pour une marque d’affection à l’endroit de la population d’accueil, cette société minière d’origine australienne s’est d’abord intéressée aux tout- petits en offrant des fournitures au profit des écoles de deux provinces de la région : le Noumbiel où 34 écoles primaires et le lycée de Boussoukoula ont été bénéficiaires et le Poni où 4 écoles ont pu bénéficier du don de la société. L’investissement de la société s’élève à plus de 22 millions de F CFA. Face à une telle largesse, les autorités et les acteurs de l’éducation n’ont pas tari de mots de reconnaissance.

A commencer par Isabelle Hien, la représentante des élèves. Pour Isabelle Hien, Ampella Mining gold Sarl, en faisant son geste au profit de l’éducation, investit ainsi sur le meilleur filon qui soit. C’est donc en toute logique qu’elle a au nom de ses paires remercié les responsables de la société. Le Directeur régional de l’enseignement de base et de l’alphabétisation, Tilka Tiolé, n’est pas resté insensible à l’offre de cette société. Pour lui, ce sont des fournitures qui vont renforcer le cartable minimum que l’Etat offre à chaque élève, à travers les communes, allégeant du même coup le fardeau des parents d’élèves. En faisant des futurs hommes des instruits, c’est un label de qualité qui contribuera à minimiser le désordre auquel on assiste dans les sites d’orpaillages. "Ils seront des défenseurs d’une exploitation minière plus organisée avec des moyens techniques plus appropriés", a souligné le DREBA. Il a rassuré que le don sera l’objet d’un bon usage.

Le Haut-commissaire du Noumbiel Raphaël Kaboré a émis le vœu que ce don marque le début d’un partenariat entre les communautés éducatives et la société. Mais pour M. Kaboré, représentant du gouverneur, ce don est un accompagnement qui ne doit pas se substituer aux obligations des parents. Jean Luc Roy, le chef des opérations de Ampella Mining gold, intervenant au nom du directeur exécutif Paul Kitto a indiqué que la société est en phase d’exploration. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir une oreille attentive aux attentes des populations riveraines des zones d’activités. Mieux, d’autres attentes exprimées par celles-ci sont en étude et pourraient susciter, selon lui, d’autres cérémonies comme celle du jour.

S’agissant des difficultés, le chef des opérations dit compter sur leur propre détermination à mener les activités dans la légalité et le respect des valeurs de la localité afin de les minimiser. Selon lui, la prospection peut conduire à une exploitation industrielle de l’or dans la localité. D’où l’accompagnement sollicité de la part des autorités nationales et locales afin qu’au final, chaque partie puisse profiter des retombées. En tout cas, le Noumbiel a besoin de projets forts qui puissent faire de lui un centre d’attrait des fonctionnaires, maillons importants du développement.

Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)

Le Pays


12/08/2014
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Orpaillage à Legmoin : Les habitants d’Opor-Badouor réclament 15 millions FCFA à la mairie

Orpaillage à Legmoin : Les habitants d’Opor-Badouor réclament 15 millions FCFA à la mairie

Fasonet: jeudi 22 novembre 2012

Opor-Badouor, un village situé à 4 km de la commune rurale de Legmoin dans la province du Noumbiel n’a pas été exempté de l’exploitation anarchique de l’or. Objet de convoitise, la commune de Legmoin a accueilli en mars 2011, un nombre impressionnant d’individus venus à la recherche du précieux métal « jaune ». Du coup, un certain nombre de problèmes sociaux s’est posé avec acuité dans la commune. Parmi lesquels, la confiscation de terrains qui servaient de champs, la déforestation, la pollution des eaux, la dégradation de l’environnement. A cela s’ajoutent les échauffourées avec comme point d’achoppement une affaire de « quinze millions FCFA » qui oppose la mairie et les propriétaires terriens.

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Orpaillage à Legmoin : Les habitants d’Opor-Badouor réclament 15 millions FCFA à la mairie

Un pan de forêt défriché sur plusieurs mètres, des trous abandonnés à multiples endroits, des dépôts de terre, tel est le spectacle que laisse voir le site d’orpaillage d’Opor-Badouor, jadis érigé en forêt classée en 2000. Ce constat vient rappeler que le lieu a connu une forte activité humaine à une certaine période. Après le passage des chercheurs d’or, le paysage a été laissé à lui-même. Comment est-on arrivé à cette situation de désolation ? L’orpaillage traditionnel certainement. Sur le site, on rencontre quelques orpailleurs (très jeune à vu d’œil), venus eux-aussi à la recherche du précieux métal.

Mais, ils n’y trouveront que des trous béants ne contenant plus grand-chose, les premiers occupants ayant tout « récolté ». Selon notre guide, Maxime Tibo Da, après avoir exploité le site, les orpailleurs ont convergé vers d’autres lieux où ils espèrent trouver beaucoup plus d’or. Où pense-t-il qu’ils sont allés ? « Certains sont partis à Koulé sur la route de Batié ou à Gbonblora sur l’axe Gaoua-Legmoin et d’autres sont retournés sur le site de Opor-Kakalpouor », confie-t-il. En effet, sur le site d’Opor-Kakalpouor (situé à environ 2km du site d’Opor-Tankoli), c’est une communauté d’individus qu’on y rencontre, tel un camp de refugiés. C’est de ce lieu que certains orpailleurs ont convergé vers le site d’Opor-Badouor.

A Opor-Badouor, localité située à quelques encablures de la commune rurale de Legmoin dans la province du Noumbiel, lorsque le visiteur arrive, le village est très calme. Mais derrière cette tranquillité apparente, se cachent des populations amères, ne sachant plus à qui s’adresser pour trouver une issue à leur problème. A entendre le chef du village, Dabouo Somé, il semble résigné, préférant se confier à Dieu afin qu’il leur vienne en aide. Pourquoi cette amertume ? Une histoire de terres et de « sous » qui a créé la tension entre d’une part les “Oporiens” (les habitants d’Opor-Badouor) et les orpailleurs et d’autre part, entre les oporiens et les autorités communales.

Que s’est-il passé ? Selon Augustin Somé, natif d’Opor-Badouor, les populations de la localité avaient réalisé un bosquet. Elles l’ont entretenu et en a fait en 2000, une forêt classée avec l’appui de la mairie. Mais en mars 2011, des orpailleurs qui exploitaient l’or à Opor-Kakalpouor ont investi le site d’Opor-Tankoli (le site de la forêt) sans autorisation préalable des villageois. Face à cet afflux, les Oporiens ont opposé un refus catégorique arguant le fait que le lieu était une forêt classée. « C’était légitime car les orpailleurs avaient investi une zone protégée et classée… », confie Jules Omer Da, proviseur du Lycée départemental de Legmoin. Il ajoute que le déferlement d’orpailleurs dans la forêt classée a entrainé des échauffourées entre ceux-ci et les villageois en mai 2011. « Il a fallu faire venir des CRS pour éviter des affrontements », dixit M. Somé

Où est passé « Le mandat de Sembène Ousmane » ?

Selon Augustin Somé, au début, les orpailleurs étaient estimés à 17 000 personnes, dépassant du coup, les habitants de Legmoin. « Je suis allé à Opor et j’ai constaté que le nombre des orpailleurs était supérieur à la population autochtone », raconte Dieudonné Somé, agriculteur à Legmoin. De l’avis de Augustin Somé, la mairie de Legmoin aurait soutenu les Oporiens au début en affirmant qu’il fallait empêcher les orpailleurs de s’installer. Avant de souligner qu’après celle-ci est venue leur dire qu’il y a eu une entente et que les orpailleurs devaient s’installer moyennant 15 millions FCFA. « Les populations ont fait savoir à la mairie qu’elle ne pouvait pas vendre leur terre sans leur avis. Et que si tel était le cas, les 15 millions devraient leur revenir », rapporte Augustin Somé.

Approché, le chef du village de Opor-Badouor, Dabouo Somé a dans ses explications affirmé que la vente de la forêt classée (4ha sur un total de 20ha) a eu lieu au moment où il était en déplacement. Il signale qu’il n’aurait jamais accepté la vente des terres s’il avait été présent. Où sont passés les 15 millions FCFA promis par les orpailleurs aux populations d’Opor-Badouor ? Après les mésententes sur la vente, l’autre pomme de discorde sera la question des « sous » que les orpailleurs auraient remis au maire de Legmoin, Dari Somé et qui étaient destinés aux Oporiens. « Après la vente, il y a eu l’histoire des 15 millions FCFA que moi j’appelle le mandat de Sembène Ousmane : tout le monde en a entendu parler mais on ne s’est pas où s’est passé », indique l’agriculteur, Dieudonné Somé. Pour Augustin Somé, les populations ne voyant pas leur « fric », avaient décidé d’aller s’attaquer à la mairie. Une option qui, finalement, est abandonnée.

Par ailleurs, au mois de juillet 2012, les chefs de terre d’Opor auraient tenté de rencontrer le maire en vain. Les orpailleurs ont-ils vraiment remis de l’argent à la mairie ? Si oui combien ? Abdou-Matinoa Guiro, représentant le « permis d’exploitation Salma », dit n’avoir pas été présent au moment de l’affaire d’Opor. Celui-ci préfère donc ne pas s’exprimer sur la situation. En outre, selon une source très proche de la mairie de Legmoin, les propos faisant état de la vente des 4 ha de forêt à 15 millions FCFA n’est tout autre que de la poudre aux yeux. « La forêt classée a été vendu par la mairie aux orpailleurs à cent millions FCFA. 15 millions FCFA devant être remis aux populations d’Opor-Badouor à titre de compensation », affirme notre source qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter qu’à l’heure actuelle, personne ne connait la destination des 75 millions FCFA restants.

Selon la même source, les 15 millions des Oporiens auraient été déposés au trésor à Batié par la mairie de Legmoin. La forêt classée a-t-elle été vendue à cent millions FCFA ? Pourquoi la mairie n’a pas remis la part des Oporiens ? Toutes les tentatives pour rencontrer le maire, Dari Somé afin d’entendre sa version sur toute cette histoire ont échoué. Celui-ci arguant que la période était mal choisie pour qu’il s’exprime sur cette affaire.

Déforestation et dégradation de l’environnement

Au-delà de cette affaire de « sous », l’orpaillage a entrainé la dégradation de l’environnement à Opor. De l’avis de Dieudonné Somé, en plus du fait que la route d’Opor est complètement dégradée alors qu’elle ne date pas de 5 ans, le village a changé en mal. « Quelque chose de palpable que cet afflux aurait laissé, je n’ai pas vu. Les forages sont surexploités, l’environnement dégradé et les petites rivières sont ensablées. Et les gens utilisent des produits très toxiques (cyanure, mercure) », a-t-il fait savoir. Il ajoute que si les orpailleurs brassent autant d’argent, le minimum aurait été de construire une infrastructure telle une maternité ou un hôpital. A cet effet, selon notre guide Maxime Somé, la mairie après avoir réceptionné l’argent versé par les orpailleurs, avait promis aux Oporiens de leur construire une maison des jeunes mais rien n’a été fait.

Des élèves de la localité, confie-t-il, sont en train d’abandonner l’école pour les sites d’orpaillage. A Koulé (sur la route de Batié), Dieudonné Somé affirme y avoir retrouvé pendant les grandes vacances, près de 40% des élèves du lycée de Legmoin et déclare craindre que ces derniers ne reprennent pas le chemin de l’école à la rentrée 2012-2013. « Des enfants de moins de 15 ans qui se retrouvent avec une brindille d’or qu’ils revendent à 1500 ou 2000 FCFA, comment voulez-vous qu’ils retournent à l’école ? », se demande-t-il. Amagnan Robert Somé, instituteur à l’école primaire de Legmoin soutient qu’à Koulé, avant les vacances, des élèves étaient allés sur le site.

Selon lui, l’orpaillage n’est pas bénéfique car il n’a rien vu de concret, pis le coût de la vie a « grimpé ». Il renchérit en affirmant qu’à Legmoin, on a déversé des produits toxiques dans le marigot qui traverse les six villages de la commune, à tel enseigne que l’eau est devenue rougeâtre. « A un moment, on nous a dit que des singes mourraient dans un village : Boyancho », confie Robert Somé. Ont-ils saisi la mairie face à cette pollution des eaux ? Il soutient que c’est difficile vu que la mairie ne communique pas assez. Avec l’arrivée de l’orpaillage à Legmoin et ses environs, la famille dans cette localité a pris un coup. Selon Olivier Da, aucun chef de famille n’a aujourd’hui de l’autorité sur sa femme ni sur ses enfants. A ce sujet, notre guide confie que de retour de Dano où il a suivi une formation, il a constaté que son épouse avait quitté le domicile conjugal pour un site d’orpaillage. « Jusqu’à l’heure où je vous parle, elle n’est pas rentrée et je ne sais même pas dans quel site elle se trouve », affirme-t-il.

Organiser l’orpaillage traditionnel

Jules Omer Da, proviseur du Lycée départemental de Legmoin estime que l’orpaillage traditionnel pose pas mal de problèmes car les gens débarquent de partout, « même si on est tous Burkinabè, cela pose un problème ». Et d’ajouter que le contrôle est difficile sur les sites car c’est une activité informelle. « Il faut songer à une exploitation semi-mécanisée pour éviter les déperditions scolaires », suggère-t-il. Dans le même ordre d’idées, Augustin Somé estime que le problème d’orpaillage est délicat et « il revient au gouvernement de réglementer le secteur au même titre que l’agriculture ou bien d’autres secteurs car il nourrit des populations entières ». A ce propos, le Haut-commissaire du Noumbiel, Raphael Kaboré, reconnait que l’orpaillage est devenu une histoire de recherche de gain car les populations se disent qu’à travers l’or elles peuvent lutter contre la pauvreté. « Nous sommes conscients du problème de l’orpaillage traditionnel mais nous restons désarmé car il se pose la problématique de l’emploi », reconnait le haut commissaire.

Il explique que les conséquences de l’orpaillage dans le Sud-Ouest a fait l’objet d’une réflexion les 26 et 27 avril 2012. « A l’issue de la rencontre, des recommandations ont été formulées et transmises au ministère en charge des Mines. On espère qu’elles seront prises en compte dans une éventuelle relecture du code minier », affirme-t-il. Par ailleurs, M. Kaboré souligne que des mesures sont prises pour minimiser les risques sur les sites pour ce qui est du Sud-Ouest. A l’approche de l’hivernage, le ministère en charge des mines fait sortir un arrêté pour la suspension des activités d’orpaillage (1er juin au 31 octobre) afin d’éviter que les gens ne se retrouvent dans les puits aurifères et qu’il y ait des éboulements avec des morts de personnes, indique M. Kaboré.

Il signale que les différents responsables de site officiels ou clandestins sont sensibilisés sur la question. Cette mesure est-elle respectée par les responsables de sites ? Si pour le haut commissaire du Noumbiel, elle est respectée, l’équipe de reportage au cours de son passage sur les sites de Opor-Kakalpouor, Koulé et à Konkéra (situé à 15 km de Batié) a constaté que cette mesure est violée. Interrogés, certains orpailleurs disent être au courant de la mesure mais d’autres affirment le contraire. Savent-ils qu’il y a des risques d’éboulement en saison hivernale ? La majorité des orpailleurs dit le savoir et elle évite d’entrer dans les trous mais bon nombre estime qu’il n’y a pas de mauvais moment, toutes les périodes étant propices à la recherche de l’or. Mais en attendant à Opor, les populations ne sachant que faire pour entrer en possession de leur dû, ruminent leur colère en silence en espérant que le ciel leur viendra en aide.

Souleymane KANAZOE (Kanazoe.souleymane@yahoo.fr)

Sidwaya

Fasonet


12/08/2014
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Drame sur le site aurifère de Konkèra : 34 morts, 2 rescapés

 

Le FASONET du mardi 12 août 2008

34 morts et 2 rescapés. C’est le lourd bilan du drame qui s’est produit dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 août 2008, sur le site aurifère artisanal de Konkèra, village situé à 15 km de Batié, chef-lieu de la province du Noumbiel. Les orpailleurs, fauchés par la mort, en opérant clandestinement, ont perdu la vie par suite de noyade dans les galeries de la mine d’or envahie par une rivière en crue des suites d’une forte pluie.

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Vu l’ampleur de cette catastrophe minière, une délégation gouvernementale de quatre ministres s’est rendue sur place, le dimanche 10 août, pour exprimer la compassion du président du Faso et de l’exécutif aux populations attristées.
Les 34 orpailleurs morts que toute la population de Konkèra pleure depuis ce drame se sont introduits clandestinement dans la mine d’or fermée avec interdiction formelle d’exploitation de mi-juin à fin octobre, le temps de l’hivernage. En cette nuit du vendredi 8 au samedi 9 août où une forte pluie a commencé à s’abattre sur Konkèra après leur intrusion et à leur insu, ils n’ont pas trouvé cette fois-ci l’or qui leur rapporte gros mais plutôt… la mort. Mais que s’est-il passé réellement pour qu’on en arrive là ?

La réponse est partagée par les autorités locales et l’équipe des sapeurs-pompiers. “Ce sont l’aménagement du site aurifère et l’entêtement des orpailleurs à braver la mesure de la fermeture provisoire qui en sont les principales causes”, a par exemple expliqué le haut-commissaire de la province du Noumbiel, Mahamane Miampo. Il a expliqué que les orpailleurs ont dévié la rivière par un canal pour exploiter une partie de son lit à des fins aurifères. Et comme la pluie de la nuit du drame a été forte, la rivière a débordé et ses eaux ont fait céder le canal fragilisé par les activités minières pour reprendre leur cours normal. M. Miampo a précisé que c’est ce qui a occasionné l’envahissement du trou de la mine et noyé les orpailleurs surpris par le courant d’eau dans les galeries. “Nous avons d’ailleurs attiré l’attention des orpailleurs sur ce système de canalisation, mais ils se sont toujours montrés confiants”, a-t-il pourtant souligné. Et le premier adjoint au maire de la commune rurale de Boussoukoula dont Konkêra relève, Homité Hien, d’insister que “certains orpailleurs du site à l’image de ceux qui ont perdu la vie, indisciplinés, continuent d’opérer clandestinement sur le site même après sa fermeture provisoire”.

Dans le même sens, le préfet de Boussoukoula, Adama Zalla, fera remarquer qu’“ayant constaté ces activités minières illégales et dangereuses, nous avons plusieurs fois procédé à des sensibilisations sur les dangers qu’il y a à travailler sur une mine d’or en temps d’hivernage, mais rien n’y fit. Ce drame regrettable aurait pu être évité si ces orpailleurs ne s’étaient pas entêtés”. Si les autorités locales n’envisagent pas pour l’instant une fermeture définitive du site malgré cette situation, le haut-commissaire du Noumbiel, Mahamane Miampo prévient : “Si des orpailleurs continuent à opérer clandestinement, nous allons faire appel aux forces de l’ordre pour les réprimer”. Le mal étant fait, les autorités locales alertées par la police dont le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Pascal Sawadogo, ont fait appel aux sapeurs-pompiers de Bobo-Dioulasso, le samedi 9 août dans la matinée. Ceux-ci ont relayé les orpailleurs. Les orpailleurs, organisés avant l’arrivée des soldats du feu, avaient en effet réussi, à l’aide d’une motopompe, à vider en partie l’eau de la mine pour en extraire même un corps.

Deux rescapés dont un introuvable

A l’exception des 34 morts identifiés, tous des jeunes de moins de 35 ans selon un orpailleur qui a requis l’anonymat, inhumés sur place sur instruction du procureur du Faso du Tribunal de grande instance de Gaoua, deux orpailleurs ont survécu au drame. Ces rescapés dont nous n’avons pas pu obtenir les identités seraient profondément troublés selon les témoignages. “Deux orpailleurs ont survécu, mais leur cas est inquiétant car ils sont très marqués par ce qui s’est passé. L’un s’est enfui et est introuvable depuis lors et l’autre a piqué une crise de folie et a été remis aux siens dans un village environnant”, a confié le représentant des exploitants du site découvert courant janvier-février 2008, Abdoulaye Torodo. Voilà donc Konkèra, cette bourgade de 10 000 âmes en deuil avec des orpailleurs choqués et des familles impuissantes, condamnées à regretter la perte des leurs. La plupart des orpailleurs (ils valent un millier et viennent d’autres sites aurifères de la région du Sud-Ouest) très touchés par ce drame, ont le moral en berne.

Kassouma Bayiri, orpailleur depuis des années, est “hors de lui et redoute déjà une fermeture définitive du site à cause de la situation. Ce qui les réduirait au chômage”. Pour Boubacary Dambina, acheteur d’or d’un âge avancé, si cette situation singulière est arrivée, “c’est parce que les victimes ont bravé leur interdit de toujours, travailler un vendredi”. Si les orpailleurs sont très affligés, les familles des victimes sont inconsolables. Comme l’adjudant-chef major à la retraite, Diagnoagoa Diabouga, qui a fait le déplacement depuis Ouagadougou pour rendre hommage à un de ses proches parmi les victimes. Il s’agit de son neveu Moussa Diabouga qui entrait dans sa 28e année. “C’est la consternation totale. J’ai perdu un être cher et c’est un coup dur”, a-t-il lâché. De l’avis du lieutenant-colonel Domadji Karambiri de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP), “trois personnes proches des victimes choquées, ont piqué des crises et ont été évacuées au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Batié”. Le chef de cette structure sanitaire, le Dr Issa Compaoré, nous a rassuré que “ces personnes ont été soignées et sont saines et sauves. Elles ont même été libérées”.

4 ministres aux côtés des populations

Informé, le gouvernement a dépêché quatre ministres, le dimanche 10 août, pour soutenir moralement les populations de Konkèra. Accompagnés du gouverneur de la région du Sud-Ouest, Pascal Sawadogo et du commandant de la BNSP, Silas Keïta, ces ministres que sont Pascaline Tamini de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Hyppolite Lingani des Infrastructures et du Désenclavement, Filippe Savadogo de la Culture, du Tourisme et de la Communication et Soungalo Ouattara, ministre délégué chargé des Collectivités territoriales, se sont d’abord rendus sur le site aurifère de Konkèra. Plusieurs activités lucratives gravitent autour de cette activité et tout un village spontané s’y est installé. Accueillis par une foule d’orpailleurs attristés, ces émissaires de haut niveau ont été mis au parfum des circonstances du drame. Après quoi, ils se sont adressés aux populations à qui ils ont exprimé “la compassion et la solidarité du chef de l’Etat et du gouvernement”. Ils se sont également déportés au cimetière (non loin de la mine d’or) où les 34 corps ont été inhumés, pour rendre hommage aux disparus. Le chef de la délégation gouvernementale, la ministre Pascaline Tamini, a appelé les orpailleurs qui font un travail d’intérêt socioéconomique, à respecter les mesures prises pour éviter de tels drames à l’avenir. Elle a enfin souligné que “ce drame est l’une des plus grandes catastrophes minières que le Burkina ait connues après l’éboulement de la mine d’or de Poura”.

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)


Mort de 34 orpailleurs à Konkèra : Le gouvernement explique ...

Suite au drame survenu dans la nuit du 8 au 9 août 2008 sur le site d’orpaillage de Konkèra dans la commune rurale de Boussoukoula province du Noumbiel, une équipe gouvernementale de quatre (4) ministres ont animé un point de presse, lundi 11 août 2008 à Ouagadougou, pour éclairer l’opinion publique sur cette catastrophe. Elle a appelé de tous ses vœux au respect des textes règlementant les activités minières, surtout en cette période de saison des pluies.

Filippe Savadogo de la Culture, du Tourisme, de la Communication et porte-parole du gouvernement, Pascaline Tamini de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Hippolyte Lingani des Infrastructures et du Désenclavement et Soungalo Ouattara des Collectivités locales ont rencontré, lundi 11 août 2008 à Ouagadougou, les médias burkinabè et étrangers pour faire la "lumière" sur le drame de Konkèra où trente quatre (34) orpailleurs ont péri dans la nuit du 8 au 9 août 2008. D’entrée, les membres du gouvernement ont tenu à préciser que ces pertes en vies humaines sont dues à une noyade et non à un éboulement. Selon le ministre délégué aux Collectivités locales, Soungalo Ouattara, le village de Konkèra situé à 500 kilomètres de Ouagadougou dans la province du Noumbiel (région du Sud-Ouest a enregistré le jour de l’accident une forte pluie d’environ 96 millimètres d’eau.

Et ce sont les flots qui ont surpris les orpailleurs qui se sont introduits clandestinement entre 24h et 2h du matin dans les puits. Les sapeurs-pompiers venus de Bobo-Dioulasso ont dû pomper l’eau avant d’extraire les corps.

"Sur les 36 personnes prises au piège des eaux, l’on dénombre 34 morts et 2 rescapés. L’un des survivants blessé a été conduit à l’hôpital de Gaoua et l’autre ayant perdu ses facultés mentales a pris la clé des champs", a précisé la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pascaline Tamini. "Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour prévenir de tels drames sur les sites d’orpaillage ?", "pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas appliqué à la lettre les dispositions de l’arrêté conjoint des ministres en charge des Mines et de l’Administration territoriale fermant les sites aurifères du 30 juin au 30 septembre ?", "quelle attitude faut-il adopter après le drame de Konkèra ?". Telles sont les principales préoccupations des hommes des médias.

Face à ces interrogations, le ministre Soungalo Ouattara a rassuré que des mesures normatives (l’existence du décret conjoint), préventives (présence des forces de sécurité sur les sites) et des actions de sensibilisation ont été initiées par le gouvernement pour prévenir les accidents sur les sites aurifères. "Le préfet et le maire de Boussoukoula ont rencontré les orpailleurs au mois de juin pour le respect des dispositions du décret conjoint. Après cette notification, le préfet est retourné sur les
lieux le 29 juillet pour un rappel. Et le jour du drame, il était encore sur les lieux pour la même question", a-t-il souligné. Et le porte-parole du gouvernement, Filippe Savadogo d’ajouter : "le Burkina Faso est un jeune pays dans le domaine minier. La quête permanente de l’application des lois est un souci majeur du gouvernement".

Pour la ministre Tamini, dès le drame, des dispositions ont été prises pour l’inhumation des corps dans des conditions humaines, porter la "mauvaise nouvelle" aux familles des victimes qui ne sont pas des autochtones de la localité, les accueillir pour les visites des tombes. Elle a avoué son grand étonnement face au développement démagraphique subit du village spontané. "Le site d’orpaillage qui a vu le jour en janvier 2008 compte déjà dix mille habitants. Ce regroupement nécessite des mesures conséquentes d’accompagnement", a reconnu Mme Tamini. Les quatre ministres ont loué la promptitude avec laquelle les forces de sécurité et de protection civile, les populations riveraines et les autorités locales ont réagi face au drame de Konkèra.

Ils ont annoncé que le gouvernement va poursuivre ses efforts de responsabilisation des populations à la base, pour assurer la sécurité à, tous les niveaux sur les sites d’orpaillage. Konkèra fait partie des 129 périmètres aurifères bénéficiant d’une autorisation d’exploitation dont jouit le concessionnaire privé Seydou Sawadogo. Pour l’animation du point de presse du lundi 11 août 2008, l’équipe gouvernementale a été assistée par le secrétaire général du ministère des Mines, le chef d’Etat-major des sapeurs-pompiers et le directeur général des Mines.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)
Hermann GOUMBRI

Sidwaya

 


12/08/2014
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Batié : L’or, le métal qui divise !

Batié : L’or, le métal qui divise !

Le FASONET DU mardi 20 novembre 2012

L’exploitation aurifère serait devenue une menace pour la population du Noumbiel. Les sites sauvages d’orpaillage se sont multipliés dans la province ces dernières années. Cette exploitation anarchique pose d’énormes problèmes aux habitants, mais aussi aux autorités municipales. Dans la commune rurale de Midebdo, la population et ses autorités communales se préoccupent et redoutent les impacts sur l’environnement, sur l’eau et surtout sur la santé humaine.

Batié : L’or, le métal qui divise !

Traditionnellement, l’exploitation aurifère dans cette zone est une activité exercée par les femmes, selon le haut commissaire de la province du Noumbiel, Raphael Kaboré. L’arrivée massive des exploitants allogènes a bouleversé les croyances. Ces croyances confrontées aux bouleversements provoqués par les orpailleurs rendent la cohabitation difficile. Les difficultés constatées dans l’installation de la campagne agricole sont perçues comme une conséquence directe de l’exploitation aurifère. « D’habitude, nous ne connaissons pas cette situation, les pluies étaient abondantes, mais cette saison, les cours d’eaux sont pour la plupart toujours à sec, il ne pleut pas », se lamente le maire de la commune de Midebdo. Dans les esprits, l’explication est à rechercher dans l’exploitation de l’or.

Le maire a adressé une correspondance aux autorités pour demander un soutien dans le contrôle de l’exploitation clandestine aurifère. Le Sud-Ouest et particulièrement le Noumbiel, frontalier avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, fait partie des régions les plus arrosées du Burkina. Pourtant, cette campagne n’a pas enregistré assez de pluies. Les provinces du Poni et du Noumbiel ont été durement éprouvées. Dans ces deux dernières provinces, les pluies se sont véritablement installées dans le mois d’août. Alors que les autres provinces ont enregistré des pluies régulières un mois plus tôt. Cette installation tardive et la mauvaise répartition des pluies ont occasionné des disparités dans les activités agricoles de la région, notamment les semis et les labours.

La province du Noumbiel, d’habitude bien arrosée, connaît un retard comparativement aux trois autres provinces de la région. La province du Noumbiel a enregistré « un retard dans le développement des cultures par rapport à la même période de la campagne précédente ». Cette province a souffert des poches de sécheresse parfois très longues. Ce qui a « perturbé le calendrier cultural et la croissance des cultures. », note le directeur régional de l’Agriculture du Sud-Ouest.

Mais au-delà des croyances, les sites aurifères sauvages posent de réels problèmes. L’exploitation ne suit aucune réglementation. Les orpailleurs n’ont aucune autorisation d’exploitation comme le recommandent les textes. Ces sites sauvages ignorent l’impact sur l’environnement et la santé et ne disposent d’équipements appropriés pour le traitement de l’or. L’utilisation du cyanure, produit hautement toxique pour le vivant, serait très courante. Ce produit se retrouve dans la nature. En principe, l’agrément délivré par la direction des mines pour l’exploitation semi mécanisée s’obtient après étude de dossier. Une étude d’impact environnemental et l’installation d’équipements appropriés sont des éléments obligatoires.

Et pourtant, ces orpailleurs clandestins contournent la direction des mines et exercent leurs activités en toute impunité. Dans la commune rurale de Midebdo, la pollution de l’eau commence à inquiéter la population. Les orpailleurs installent des machines broyeuses de minerais à proximité des cours d’eau, pour rechercher l’or. « Certains orpailleurs ont implanté à proximité de la rivière, d’où ils pompent l’eau, au moyen des groupes électrogènes équipés de tuyaux. Les eaux usées de leurs activités retournent à la rivière et la polluent. » Les orpailleurs sont bien conscients de la pollution de l’eau causée par leurs activités et ses conséquences sur la santé humaine et animale, mais ils persistent. La recherche du gain, le besoin en eau de leurs activités priment sur la protection de l’environnement et la santé de la population.

Ce qui révolte les habitants des villages, principalement les autochtones. Conscientes de l’ampleur de ces sites sauvages et de ces conséquences, les autorités régionales et provinciales ont pris des mesures pour assainir le milieu. Selon le Haut-commissaire de la province, des campagnes de sensibilisations sont régulièrement menées à l’endroit des orpailleurs pour le respect des règles et normes en matière d’exploitation aurifère. Les autorités exigent de tout orpailleur, l’installation d’un bassin récupérateur pour les eaux usées et l’éloignement des machines broyeuses des cours d’eaux. Il est recommandé que « les machines broyeuses soient installées au moins à 200 m de l’eau », nous confie une autorité. Raphael kaboré, le Haut-commissaire, déplore aussi la multiplication de ces sites sauvages dans sa province, mais avoue l’impuissance des autorités face à ces orpailleurs clandestins.

Des contrôles auraient été menés, mais celles-ci présentent des limites objectives. En avril dernier, les autorités régionales ont organisé un forum sur l’exploitation aurifère. La situation de la région a été passée à la loupe. Plusieurs recommandations ont été ainsi faites aux termes des journées de réflexion pour assainir cette activité dont les impacts néfastes sont unanimement reconnus. Cependant, la population ne croit pas à la bonne foi des autorités. En dépit des sites sauvages, la population dénonce les agréments délivrés à certains exploitants et l’impunité dont bénéficient ces orpailleurs qui ne sont pas en réalité clandestins. Certains pensent que des complicités existent entre autorités et orpailleurs dans cette activité très lucrative. Les autorités communales, encore moins les communautés locales ne sont pas associées dans les procédures de délivrance de ces agréments.

Franck Régis Tapsoba

MUTATIONS N° 15 du 15 octobre 2012. Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com)


26000 km2 pour Ampella Mining

La région du Sud-Ouest serait très riche en ressources minières. Ampella mining, une société minière australienne déjà basée à Batié, en est convaincue. La société, dans sa circulaire du 24 février dernier, informe aussi qu’elle possède à 100% 26000km2 de la région de Batié. Comme précisé dans la circulaire, c’est la plus grande possession discontinue attribuée à une société privée au Burkina. La société minière ne cache pas ses ambitions commerciales. Elle veut faire du fric.

Dans sa correspondance adressée à ses actionnaires, elle les rassure que son « objectif est d’augmenter la richesse des actionnaires à travers l’exploration et le développement de ces actifs aurifères significatifs. » Ampella mining déclare qu’elle a récolté à travers la vente de leurs actions 47 millions de dollars, soit près de 24 milliards de f cfa. Cette belle récolte booste de plus de 60 millions de dollars, soit 30 milliards de f cfa les disponibilités liquides d’Ampella Mining Ltd. Cette nouvelle est cependant moins réjouissante et plutôt alarmante pour Noumbiel et sa population. La population s’inquiète du sort qui leur sera réservé.

Cette population essentiellement agricole et hostile à l’exploitation aurifère assiste impuissante à la perte des terres cultivables et d’autres bouleversements sociaux auxquels ils ne sont pas habitués. En plus de la prolifération des sites sauvages, plusieurs villages de Batié Ouest seront délocalisés pour faire place aux activités de Ampella Mining Ltd. Mais les autorités provinciales, ainsi que la société pensent que Ampella mining va contribuer au développement économique et à l’épanouissement de la population. « Nous veillons à ce que les droits de la population soient préservés et qu’il ait des retombées économiques suffisantes pour eux », affirme le Haut -commissaire de la province du Noumbiel.

Raphaél Kaboré comprend l’inquiétude légitime de la population, mais croit que l’exploitation des ressources minières dans un pays comme le Burkina Faso est un passage obligé. Il faudrait seulement que ces ressources profitent réellement aux communautés. Ce qui est loin d’être le cas.

FRT

MUTATIONS N° 15 du 15 octobre 2012. Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com)


12/08/2014
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Foire agro-pastorale et culturelle du Noumbiel : Promouvoir les potentialités de la province

Le fasonet du vendredi 1er avril 2005

Batié, chef-lieu de la province du Noumbiel était en fête samedi 26 mars 2005. Il s’est tenu dans cette vielle de la région du Sud-Ouest, la première édition de la foire agro-pastorale et culturelle du NOmbiel. Les autorités politiques, les ressortissants de la province et les populations ont pu voir et apprécier les richesses agro-pastorales et culturelles dont regorge la province.

L’ambiance était festivé samedi 26 mars à Batié, localité située à environ 457 km de Ouagadougou et chef-lieu de la province frontalière du Noumbiel. La première édition de la foire agro-pastorales et culturelle a drainé un beau monde. Nombreux étaient les ressortissants de la province de venus de Ouagadougou et d’autres villes ainsi que les populations des 5 départements sui composent le Noumbiel. Les autorités politiques et administratives tant au niveau provincial que régional n’étaient pas en reste.

En effet, le gouverneur de la région du Sud-Ouest, M. Rasmané Ouangrawa, différents chefs de services à l’échelon régional ont fait le déplacement de Batié. La cérémonie officielle d’ouverture de ma foire a eu lieu sur la place sise devant le haut-commissariat. Le haut-commissaire M. Allahidi Diallo dans son intervention a rappelé les atouts de la province du Poni, au Sud par la république de Côte d’Ivoire et à l’est par celle du Ghana, le Noumbiel fait partie des provinces les mieux arrosés du Burkina Faso. Ce fut allié à une très bonne festivité des sols et à l’abnégation de ses producteurs assurent à la province des potentialités agro-pastorales énormes. A titre illustratif c’est plus de 31 000 tonnes d’ignames et des milliers de tonnes d’anacardes et d’autres céréales qui sont produits chaque année dans cette partie du Burkina Faso.

Comme dira le haut-commissaire du Noumbiel, "Malheureusement, ce tableau s’il est connue de quelques techniciens et de quelques initiés, semble relativement peu et mal connu de beaucoup de gens". C’est donc fort de ce constat que l’administration provinciale et les producteurs du Noumbiel ont jugé utile d’organiser cette foire afin de mieux faire découvrir le potentiel insuffisamment exploité et insuffisamment rentabilisé du fait du peu de possibilités d’écoulement qui leur sont offertes. Au cours de la cérémonie de lancement de la foire, 11 producteurs qui se sont illustrés dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage ou de l’environnement ont été primés.

Les troupes artistiques et culturelles des différentes communautés de la province, les lobis, dagaris, birifores, mossis, peulhs ont exprimé la quintessence du potentiel culturel de la province. Venues des départements de Legmoin, pkéré, boussoukoula, midebdo et batié, ils ont à travers des pas de danse rythmés, des chants, des aires musicaux propre à chaque communauté, donné une coloration musicale à la foire. Sur l’aire d’exploitation une cinquantaine de stands étaient dressés. On pouvait voir et apprécié ce que le Noumbiel regorge dans les domaines sylvo-agro-pastorale.

Des monticules d’ignames, des régimes de bananes, du mil, du riz, du maïs, des paniers d’anacardes...étaient exposés au regard des visiteurs. Des bovins, ovins, caprins et volailles étaient aussi présents sur l’aire d’exposition admirer des habits traditionnels ainsi que des produits de la maroquinerie (sacs chaussures...). Des projets de développement opérant dans la région tels que le PDR/SO, la ZTZ, y étaient pour exposer leurs réalisations à travers des cartes, des plans et de la documentation.

C’est visiblement satisfait que les exposants se prêtaient aux questions des visiteurs. A l’image de Irine Kambiré venue vendre des ignames, les exposants se réjouissent de la tenue de la foire qui représentent par eus une opportunité de faire connaître leurs producteurs mais également une opportunité d’affaire. Madi Sawadogo producteurs que nous avons rencontré, nous dit qu’il récolte environ 5 tonnes d’ignames sur 5 hectares, ce qui rapporte approximativement 2 millions de francs. Mais il déplore les difficultés d’écoulement.

La rencontre des fils et filles du Noumbiel

S’entretenant avec les membres d’un groupement de producteurs d’anacardes, ils diront qu’ils récoltent environ 15 tonnes par saison. Cependant, les acheteurs ivoiriens et ghanéens payent le kilo à 200 F au lieu de 250 à 300 f en Côte d’Ivoire ou au Ghana. Mais compte tenu des difficultés de transport, ils sont obligés de vendre à ce prix.

La province dispose en outre de sites touristiques, notamment une grotte dans laquelle aurait séjourné Samory Touré pendant la conquête coloniale. Batié abrite un cimetière militaire français, mais il nous a été dit sur l’aire de la foire que selon les coutumes de la région, "on ne visite pas un cimetière après la veille vendredi 25 mars 2005, les fils et filles du Noumbiel, résidents et non résidents ont eu des échanges avec les différents chefs de services de la province autour de la problématique de son développement.

A travers des exposés et des échanges, ils on pu se faire une photographie de la province dans les domaines tels que l’éducation, la santé, l’environnement, l’agriculture et les ressources animales. Ils ont été imprégnés des réalités du Noumbiel ainsi que des obstacles qui entravent son développement. Le haut-commissaire Alhakidi Diallo s’est réjouie de la participation des ressortissants à cette rencontre. S’est-il exprimé, "les ressortissants son un appui à capitaliser au sens de la recherche de solution au développement de la province".

Cette rencontre a été positivement apprécié par les participants. Pour Noël Dah, directeur du centre de formation et de perfectionnement de l’information (CFPI) et ressortissant de la province, la rencontre d’échanges a été fructueuse. Il suggère pour impulser le développement de la province, l’application des techniques de communication participative. "Les problèmes qui sont posés et les solutions telles que nous devons les envisagés demandent qu’on mettent en œuvre la communication participative pour permettre à la province de développer ses immense potentialités" a-t-il soutenu.

cette première foire agro-pastorales et culturelle du Noumbiel a manifestement suscité l’engouement des populations de la province en témoigne l’affluence qu’elle a drainé. Au regard de ce succès elle mérite d’être réédité chaque année.

Bachirou Nana
Sidwaya


12/08/2014
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TOURISME DANS LE NOUMBIEL : Que de sites culturels méconnus !

Le fasonet du jeudi 21 juin 2012

La province du Noumbiel est l’une des zones du Burkina Faso qui regorge d’importants sites touristiques et une population cosmopolite du fait de sa proximité avec le Ghana et la Côte d’Ivoire. Malheureusement, ces sites culturels ne sont pas mis en valeur et restent méconnus. Et pourtant, que de points attractifs dans cette région susceptibles de rapporter des recettes pour les collectivités. Voyage au cœur d’une zone où reposent des "sauveurs" de la France.

Des épitaphes en forme de médailles, en guise de leur bravoure, tombées ou illisibles, des tombes sous des feuilles de tecks, c’est le spectacle désolant que laisse voir les nécropoles de tirailleurs sénégalais, ceux-là qui ont sauvé la France en lui permettant d’étouffer moult révoltes. Ce site se trouve à l’entrée de Batié… En effet, ces combattants de retour à Batié, jadis pôle de recrutement, y ont passé le reste de leur vie. Et voici que leur dernière demeure est devenue un nid de serpents et d’autres reptiles. Toutes choses qui font dire à un natif de Batié que « ce sont les oubliés de la colonisation ». Un bar-dancing se dresse en face du cimetière, censé être le lieu de repos de ces combattants.

De plus en plus, des tombes ordinaires avoisinent celles de ces tirailleurs sénégalais. Pour le maire de la commune de Batié, Jean Bosco Somé, des démarches sont faites dans l’intention de restaurer ces nécropoles, mais en vain. « Nous avons entrepris des rencontres avec l’ambassade de la France au Burkina pour lui demander de nous donner un coup de main afin de rénover les tombes des tirailleurs sénégalais et cela depuis 2009 mais c’est resté sans suite », a-t-il noté. Mais pourquoi les populations elles-mêmes ne sauvegarderaient pas les tombes de ceux qui ont fait l’histoire ?. Le Pr Magloire Somé, enseignant au département Histoire de l’Université de Ouagadougou, explique : « Ce sont des tombes d’ennemis, car ce fut des colonnes coloniales qui ont réprimé la population.

Il y a eu mort d’hommes et les colons les ont enterrés là-bas et avaient pris soin de ces tombes. Mais aujourd’hui, qui a intérêt à s’occuper des tombes d’ennemis ? Les populations étant convaincues que ce sont des tombes d’ennemis ». Les bâtiments coloniaux qui se dressent à l’entrée de Batié, capitale de la province du Noumbiel, prouvent que les colonisateurs sont passés par là. Le Noumbiel est la seule province à avoir deux frontières internationales (avec la Côte d’Ivoire et le Ghana) et une limite nationale (avec le Poni). Dans l’enceinte du Centre médical de Batié, se dresse la résidence du premier président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët Boigny.

D’une architecture magnifique avec des matériaux locaux, elle ne reflète rien du passage de cet illustre homme politique. C’est un bâtiment délabré, portes et fenêtres condamnées, en somme, un sanctuaire de serpents. Une image semblable à celle du Lycée Ouezzin-Coulibaly qui fut jadis le collège nouvel délocalisé à Bobo-Dioulasso. Aux alentours de ces décombres, se dressent des flamboyants. A première vue c’est un tas d’immondices constitués de matériaux qui résistent à l’usure du temps. L’ancien collège est devenu un dépotoir. Quant à l’école de Batié centre, elle a été construite depuis 1949 par Welhore (l’architecte), avec une épaisseur considérable de 60 cm.

Des portes et fenêtres en forme de coupole, typique d’un bâtiment des années coloniales. Le directeur de cette école, Abdoul Karim Ouédraogo, nous explique que l’ivoirien Bernard B. Dadié aurait enseigné dans cette école, de même que l’ancien président malien Modibo Keita. La résidence du haut- commissaire est également un lieu historique à même de figurer sur la liste du patrimoine touristique. Des ivoires de près de 2 mètres, en grandeur nature, y sont à côté d’autres objets de l’époque coloniale. Non loin de la résidence du haut-commissaire, une touffe d’arbres mystiques. On raconte que lors de la conquête de la ville par les colons, un des derniers guerriers, du nom de Sein, aurait été appréhendé, décapité et sa tête accrochée à un arbre en guise de trophée mais aussi de leçons aux éventuels récalcitrants. Le macchabée ne serait pas tombé mais se serait simplement incliné.

L’arbre où a été accroché la tête serait mort sur place, et depuis, la place fait partie de l’histoire de Batié. Non loin, Dokita à une dizaine de kilomètres de Batié, est aussi un village historique car abritant la colline où l’Almamy Samory Touré aurait trouvé refuge. Nous y sommes arrivés au moment où ce village pleure un des ses jeunes qui venait de rendre l’âme. Donc impossible d’avoir un interlocuteur. Monter sur la colline est une épreuve dure et rude. Mais il fallait atteindre le sommet où se trouve une grotte. Une voie sinueuse vous conduit à l’accès. Là un petit espace où ne pousse ni arbres ni herbes. Léo Didier Da, directeur de l’école de Midebdo, est natif de Batié, il nous renseigne : « C’est là que les armes de Samory ont été carbonisées ».

C’est désormais un lieu de culte pour les populations, nous renseigne-t-il. Et l’on peut observer aisément des plumes de volaille et des ossements. Un habitant du village révèle que les vœux sont formulés sur ces lieux chaque année. Mais là comme ailleurs, les versions divergent. Pour certains, ce n’est pas un refuge de Samory Touré, ni de son fils mais celui des habitants de Dokita, pour échapper à la furie des envahisseurs. Une autre version moins répandue raconte que c’est à partir de cette colline, appelée Oulè, qu’un des chefs de Dokita a fléché l’empereur conquérant malinké,Samory Touré. Ce qui l’aurait affaibli et facilité sa capture en territoire ivoirien, non loin de Dokita. L’histoire officielle précise que Samory Touré a été capturé à Guelemou et est mort au Gabon.

Il aurait eu des démêlés avec les Dioulas de Kong pendant qu’il était poursuivi par les français. Il serait alors venu à Wa, au Ghana actuel. Ses soldats patrouillant dans la région pour se ravitailler en vivres et en matériels provoquèrent des affrontements avec les populations locales que sont les Dagari, Lobi et Birifor. Les ravitaillements des troupes de Samory auraient été détournés un jour par deux Dioulas qui s’ont allés se réfugier à Bobo-Dioulasso. L’Almamy s’est alors rendu à Kong où il a appris qu’ils sont à Bobo. C’est de là qu’il aurait décidé de marcher sur Sya. Est-il passé par Dokita en partant de Wa à Kong ? « Je n’en suis pas sûr, car la route directe mettrait Batié au Nord de celle menant de Kong à Bobo. Ses fils, Sanakery Mory dirigeait l’armée de l’Est et Morlè celle de l’Ouest et qui a maté les Gouins.

Les deux armées devaient marcher sur Bobo et pillaient les populations. Il a pu avoir affrontement entre l’armée de Sanakery Mory et les populations de Batié où il est certainement passé », selon la version de M. Magloire Somé. Il en déduit : « Donc, s’il y a quelqu’un qui a reçu une flèche, ce n’est certainement pas Samory lui-même, ni son fils qui n’est pas mort quelque temps après ».

Malheureusement, tous ces sites culturels sont méconnus si bien qu’ils ne reçoivent pas de visiteurs étrangers, selon le maire de Batié, donc aucune retombée pour la municipalité et les populations qui auraient pu en tirer profit s’ils étaient mis en valeur. Le comble c’est que tous ces lieux sont des ruines abandonnées. A titre d’exemple, la tombe du fondateur de Batié, Da Mar, est réduite en un monticule de terre dans un champ de culture. Elle est confondue à des mottes de terre, situation déplorée par le chef de terre qui se trouve être le petit-fils du fondateur. Agé d’une centaine d’années, Somé Nibèyiri, raconte avec amertume la profanation de cette tombe et aussi d’autres lieux de culte dont le marché sacré.

Ce sont aussi des lieux qui ne suscitent aucun intérêt au sein de la population. C’est du moins la remarque qui se dégage quand on visite les sites culturels car certains ne connaissent même pas où est situé le caveau du fondateur de la ville de Batié. De même, les silures sacrés, censés exhausser tous les vœux sont dans un petit puits d’une profondeur d’à peine 2 mètres, avec un peu d’eau tout au fond pour assurer leur survie. Mais le chef de terre Somé Nibèyiri de rassurer « ils ne peuvent pas disparaitre ni mourir, car c’est ainsi depuis la nuit des décennies ».

Histoire de Batié dans la résistance coloniale

Le Sud-Ouest a un peuplement diversifié du fait de ses frontières avec le Ghana et la Côte d’Ivoire. Plusieurs hypothèses ont été avancées à ce sujet. Selon la version du chef de terre, Somé Nabèyiri, corroborée par la thèse de Madeleine Pere et reprise dans une étude en 2001 par le ministère de l’Economie et des Finances, ces populations seraient venues de l’actuel Ghana au cours du 19e siècle. De nombreuses ethnies se sont côtoyées et s’entremêlées dans cette zone avant de franchir de nouveau le fleuve Volta Noire. Ces populations ont des origines méconnues du fait des razzias esclavagistes qui les amenaient à fuir vers d’autres horizons. Aussi, il eut une longue et difficile colonisation confortée par des rivalités ethniques, la conquête de Samory Touré et tout cela à la même époque. Mais les sources traditionnelles et populaires reconnaissent Da Mar comme fondateur de Batié.

Il est expulsé de Batié-Nord ou Momol car détenteur de plusieurs fétiches et s’installe à Batié pour se livrer à des pratiques occultes. Batié, initialement Bâ-Tiel qui signifie dans la langue locale « implantons-nous et mettons-nous à l’écoute » est selon d’autres sources, Batche, qui veut dire en Birifor « est-ce-qu’on a payé ? » pour parler en termes de dot. C’est cette dernière version qui rencontre l’assentiment du chef de terre. Son implantation remonte à 1840, 4 ans avant l’arrivée des colons. Il meurt en 1897 et repose au secteur n° 1 de Batié. C’est une population hétérogène de groupes ethniques divers qui peuple cette zone et n’appartient pas au même système politique et socioéconomique.

Batié, une ville stratégique

C’est un peuple qui n’a pas connu une domination antérieure, selon le Pr Magloire Somé. Ce qui explique son refus féroce face à la pénétration et l’occupation française. Il estime que Batié a eu une place particulière du fait de la détermination de la population à résister à l’occupation coloniale puis à la colonisation française. Les colons ont maté la résistance un peu partout, jusque dans les années 1920 mais les populations ont toujours organisé des guérillas de telle sorte que le colonisateur a compris qu’il fallait ériger le canton de Batié en Cercle, et cela fut fait dès 1927. Pour le Pr Somé, cette érection est importante du fait que la ville est frontalière avec le Ghana qui est anglophone. Et les populations qui organisaient la guérilla étaient en connexion avec celles de la Gold Cost. C’est une solution pour les Français de circonscrire la zone de révolte et aussi de surveiller les relations entre les sujets français et britanniques. La répression fut sanglante et est allée de village en village.

A Batié, on dénombre plusieurs lieux culturels et de rites en ruine où menacés. « La province du Noumbiel est potentiellement riche en minerais et l’on assiste à une prolifération de sites d’orpaillage mais aussi des extractions industrielles », nous signale le haut- commissaire, Raphaël Kaboré. Effectivement, de plus en plus, des collines sont menacées et aussi des villages comme Dokita qui est dans la ligne de mire des miniers. Mais le plus inquiétant, c’est Oulè qui pourrait passer sous les griffes des mineurs. Heureusement que les études ne s’instéressent qu’aux collines voisines. Gageons que la recherche du meilleur ne plombe pas la tradition très ancrée dans cette partie du Burkina où les populations sont très attachées à leur culture et où temple ou mosquée se compte du bout des doigts car comme le dit si bien Jean-Charles Harvey "la tradition est faite de luttes et d’espoirs actifs".

Wendyam Valentin COMPAORE (Valentin.compaore@yahoo.fr)

Sidwaya


19/03/2014
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